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La non-saisie des émotions - méditation inspirante

  • helenesavine
  • 15 nov. 2022
  • 4 min de lecture

Puisque nous sommes dans le chapitre de l'automne, qui fait référence aux poumons et donc à la respiration, nous allons utiliser celle-ci comme support pour faire circuler les émotions.



Si l'on qualifie les émotions de négatives ou de positives et qu'il est important, selon cette vision, de privilégier les positives, nous pouvons encore dépasser ce point de vue : nous dégager de cette dualité même, grâce à la perception d'un espace dans lequel plus rien ne prend les qualités de bon ou de mauvais. Cependant, comme nous l’avons sans doute déjà remarqué, un certain cheminement doit se faire avant cette prise de conscience : «On ne peut pousser la rivière.»


Pour éviter toute mauvaise interprétation de ce que représente le dépassement ou l'abandon de l'ego, pourquoi ne pas déjà travailler avec les outils qui nous sont offerts et en l'occurrence ce bain d’émotions et d'impressions psychiques, tour à tour délicieux et saumâtre, dans lequel nous sommes plongés au quotidien ?


Vous pouvez pratiquer cette méditation quelques minutes par jour, ou bien ponctuellement, sous le coup d'une émotion particulière. La pratique quotidienne facilite la gestion des émotions au moment où il faut affronter une situation stressante. Elle permet d'acquérir un réflexe qui transforme votre attitude dans l'instant où le trouble naît.


Asseyez-vous sur une chaise ou par terre sur un coussin. Érigez le dos, laissez tomber les épaules en les ouvrant. Allongez la nuque en poussant le sommet du crâne vers le ciel et fermez les yeux. Laissez le souffle occuper l'espace intérieur que vous lui offrez en abandonnant toute tension superflue. Portez toute votre attention sur le va-et-vient de votre respiration, sans chercher à la contrôler. Si vous gardez à l'esprit, en toile de fond, cette notion d'espace intérieur, la cage va s'ouvrir d'elle-même, le diaphragme deviendra réceptif aux mouvements du souffle et la respiration pourra s'installer naturellement dans l'abdomen.


Il s’agit maintenant de choisir un sentiment négatif précis. Votre émotion dominante du moment : colère, irritabilité, inquiétude, angoisse, peur. Si vous n'avez jamais cherché à déterminer votre émotion dominante, c'est le moment ! Puis, afin de faciliter la visualisation, pensez à une situation récente durant laquelle vous avez manifesté de la colère, de la peur, etc. Prenez le temps de vous imaginer en situation, retrouvez mentalement les mots, les gestes, l'interlocuteur éventuel, sans porter aucun jugement sur la situation. Lorsque vous vous sentez imprégné, corps et mental, de cette émotion, celle-ci prend corps justement; vous pouvez sentir quelle partie exacte de votre corps réagit ou quels symptômes typiques se présentent : battements de cœur, gorge ou estomac noué, mâchoires serrées, tensions des épaules, etc.


Continuez à faire vivre ce moment et reliez-le au souffle : inspirez de manière consciente et totalement votre colère, votre angoisse, votre peur, votre frustration avec tous les symptômes qui la caractérisent. Inspirez le tremblement des mains, le nœud à l'estomac, le trouble mental, les pleurs ou les cris. Accueillez cette émotion dans toutes ses manifestations, aussi volontiers que l'on inspire l’air pur des montagnes. Faites volontairement l'expérience de ce trouble. Ensuite, expirez de manière consciente et totalement toutes les sensations propres à l'émotion, les tensions, les serrements, les cris ou les pleurs. Il ne s’agit pas de rejeter cette émotion, mais juste de la laisser aller, sortir.


Dans chaque inspire, absorbez l'émotion dans toutes ses apparences. Dans chaque expire, laissez-la sortir. Vous remplissez un espace intérieur, un vide, et vous désencombrez l'espace pour retrouver le vide. Dans ce va-et-vient du souffle et de l'émotion, il n'y a pas plus d'attachement au fait de prendre qu'au fait de donner.


Ne vous laissez pas «impressionner». Regardez circuler l'émotion et ses manifestations entrer et sortir, sans leur offrir le moindre support. Au bout de quelques minutes de pratique, vous constaterez que l'émotion a fini par se dissoudre, par disparaître sans laisser de trace ni de malaise intérieur. Au contraire, tout s’est apaisé en vous-même.


Habituellement, lorsque nous nous trouvons sous le coup d'une émotion, qu'elle se manifeste comme la colère ou qu'elle soit rentrée comme la frustration, nous sommes englués, prisonniers dans sa toile. Nous la subissons et tous les symptômes qu'elle véhicule engendrent une souffrance qui peut nous perturber pendant des jours, voire des années. Dans cette pratique, nous faisons aussi l'expérience de l'émotion, elle nous emplit, mais nous ne lui laissons pas le loisir de prendre racine. Elle circule simplement à travers nous.


Maître Tokuda cite l'histoire du ver à soie et de l'araignée qui tous deux se servent d'un fil au cours de leur vie ; le ver à soie s'enroule dans son fil et en devient prisonnier; il disparait totalement à l'intérieur de son cocon. En revanche, l'araignée utilise son fil en tant que support pour tisser sa toile. Elle s'y promène librement et possède de ce fait un champ de vision très large. Si l'on compare le fil aux émotions, deux attitudes sont possibles : nous les laissons nous emprisonner (attendions la métamorphose) ou nous les considérons comme un outil pouvant servir à nous libérer.


En pratiquant cette méditation sur un sentiment ou sur un autre, selon l'air du temps, vous serez de plus en plus à même de répondre à chaque situation de votre vie quotidienne. Dès qu'une émotion monte en vous inspirez-la et expirez-la en toute conscience. Les émotions perdront ainsi graduellement de leur ardeur, passeront de manière fugace, et la réalité de l'océan de paix intérieur pourra émerger.


Source : Les cinq saisons de l’énergie - Isabelle Laading

 
 
 

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