Introduction à la pratique de la semaine, aux cours de Yoga Méditation...
Le 2e accord toltèque est presque aussi important que le 1er accord concernant la parole impeccable, que nous avons abordé la semaine passée, en méditation.
Chaque fois que l’on accepte l’opinion d’autrui à notre sujet, que cette opinion soit positive ou négative, on accepte quelque chose qui ne nous concerne pas.
" Rien qu’en appliquant ce deuxième accord " dit don Miguel, " vous commencerez à briser des dizaines de petits accords qui vous font souffrir ".
Ne plus prendre les choses personnellement, c’est en effet retirer à autrui le pouvoir qu’on lui a donné de nous juger, de nous critiquer, de nous nuire.
C’est cesser d’attacher de l’importance à l’opinion d’autrui, ne plus dépenser d’énergie à défendre une image idéale de soi contre les critiques, ni à chercher à la nourrir de compliments.
Dans la pratique, cependant, prendre tout ce qui nous arrive personnellement est plutôt la norme. La moindre remarque nous vexe, nous irrite ou nous attriste. Et nous sommes également sensible au moindre compliment.
Or, nous ne devrions ni être attristé par une critique extérieure, ni faire dépendre notre propre confiance de compliments d’autrui. Cultivons notre socle de confiance en soi.
Mais alors, lorsque l’on me traite d’idiot(e) ou d’incompétent(e), on m’insulte ou m’humilie… ou plutôt lorsque je ressens une attaque personnelle…comment réagir autrement que personnellement ?
Une première clé consiste à changer de centre de gravité dans la relation. Au lieu de m’occuper de moi, de ce qu’on dit de moi, de comment autrui se comporte envers moi, je m’intéresse à l’autre : qu’est-ce que son attitude et ses paroles me disent de lui et non de moi, que m’apprend-il sur lui en me parlant de moi ?
Une opinion n’a de pertinence qu’en fonction du point de vue d’où on l’émet.
Enfant, rappelle don Miguel, c’est à travers le regard des parents et des adultes que nous nous sommes formés une image de nous-même, que nous avons appris (ou cru apprendre) qui nous étions.
Nous avons accepté ces jugements en croyant le point de vue des adultes fiable. Ces qualificatifs ont eu un impact sur nous parce que nous avons donné notre accord à ce qui nous était dit de nous.
Adulte, devenu conscient des limites et de la relativité des points de vue de ceux qui nous ont étiquetés, il nous revient de briser les accords qui nous limitent et nous rendent dépendant de l’opinion d’autrui.
De même, il nous revient de conclure l’accord de ne plus accepter, en les prenant personnellement, les opinions et jugements d’autrui qui ne reflètent le plus souvent que le point de vue faussé de ceux qui les émettent.
Un accord important à briser pour ne plus prendre les choses personnellement, est donc celui qui consiste à croire (cela vient souvent de notre enfance) que les autres nous connaissent mieux que nous.
En réalité, personne n’est dans notre tête, dans notre cœur ou dans notre corps : nul ne sait mieux que moi ce qui se passe en moi, ce qui m’anime, pourquoi je me lève le matin, quelles sont mes intentions, mes idéaux, mes craintes, etc.
Son propre étalon, ce n’est pas dans l’opinion fluctuante des autres qu’il faut le chercher, mais en soi, en l’établissant de préférence d’après des repères stables d’amour de soi, de vérité et de sagesse.
Lorsque vous réagissez personnellement à un jugement d’autrui, sachez que cela signifie que vous vous jugez vous-même de la même façon.
C’est un phénomène de résonance. Votre réaction vous donne donc l’occasion de vous libérer d’un jugement envers vous-même, titillé par la critique d’autrui.
Celui qui a totalement cessé de se juger lui-même n’est plus atteint par les jugements des autres. Les critiques des autres ne font qu’abreuver notre propre critique intérieur.
Alors, occupons-nous un peu de nous.
Travaillons quotidiennement à renforcer notre propre estime de soi.
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Pour rappel...
- Ce que dit l'autre, ne concerne que lui-même.
- Nous avons une immense peur d’être rejeté par les autres, de ne pas faire partie d’une communauté. Cette peur nous pousse à accepter de rentrer dans des cases souvent inadaptées et de se plier à la tyrannie des injonctions et des normes sociales.
- Chacun vit dans sa propre réalité. Il y a autant de visions du monde différentes qu’il y a d’individus.
- Nous ne sommes blessés que si nous avons des plaies intérieures.
Quand nous disons à quelqu'un qu'il nous a blessé, en réalité c’est parce que nous réagissons à nos propres plaies intérieures non soignées. En ne les soignant pas, on accepte d’être régulièrement blessé.
Cela fait appel à notre responsabilité. On ne peut être blessé que parce qu’on ne prend pas soin de soi, parce qu’on a peur et que l’on a une certaine dépendance à la souffrance.
Nous attirons les situations qui entretiennent cette souffrance.
Quand on est en présence d’une personne qui a besoin de souffrir, on est poussé malgré nous à la maltraiter (triangle de Karman).
Quand on ne cherche pas à guérir, l’autre devient un prétexte pour se mettre en colère, la colère permettant de ne pas assumer, de se détourner de cette confrontation avec soi-même car on ne voit pas ce qui pose problème en soi.
Plus cette colère est grande, plus les paroles de notre interlocuteur ont touché juste.
- Faire exclusivement confiance à sa capacité de faire les bons choix
Quand on cherche la confiance des autres, c’est parce qu’on ne se fait pas confiance. On est effrayé de se tromper alors on cherche à s’entourer de personnes auxquelles on pense pouvoir faire confiance.
Quand on n’a plus peur, on se fait confiance avant tout.
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Une dernière chose à propos des accords que l'on se fait.
Quand on vit le chaos... du mitote !
A l’intérieur de nous-même ça peut être le chaos. On entend des tas de voix contradictoires. C’est ce qu’on appelle le chaos du mitote !
Cela tient au fait que chaque fois que l’on conclut un accord celui-ci a sa propre personnalité, sa propre voix et que celle-ci peut être en contradiction avec d’autres accords.
Toutes ces voix qui se contredisent créent des conflits intérieurs.
C’est la raison pour laquelle la plupart des gens se sentent perdus.
Mettre de l'ordre dans ce chaos du mitote, c'est- à -dire dans toutes les voix parlant dans notre tête, est l'une des premières étapes de la transformation.
Changer ses accord et reprogrammer son mental.
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