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Une posture à la loupe... Padmasana, le Lotus

Pour comprendre l'importance du yoga postural, il faut venir à la raison d'être de cette discipline. Ce n'est pas chose simple, puisque sa démocratisation a engendré une sorte de bruit qui crée une dichotomie entre le yoga comme une activité bien-être et la philosophie du yoga.


Bien entendu, il n'y a pas de frontière. Pratiquer l'une sans l'autre, c'est avancer en boitant, ce qui est une aberration autant d'un point de vue du corps que de l'esprit, tant le yoga est une quête de l'équilibre.


On ne le dira jamais assez, mais le yoga des asanas sert à se préparer à la méditation. Et vous l'aurez compris, la posture du Lotus étant la posture de la méditation, il n'y a qu'un pas pour penser que Padmasana est l'asana originel. D'une part, parce que c'est celui que l'on retrouve le plus en amont dans les textes sacrés et, d'autre part, la posture du Lotus condense l'enseignement que le corps va intégrer grâce à la pratique des autres postures de yoga ; la connaissance de son corps, la souplesse, l'élasticité des articulations, la tonicité des muscles profonds, la capacité de concentration, l'alignement, l'endurance, etc.


Padmasana est une posture difficile que ce soit pour y entrer mais, aussi, pour la tenir durant des séances de méditation plus ou moins longues. Heureusement, il existe des variantes et des accessoires de yoga qui permettent aux néophytes d'aller doucement à la rencontre du Lotus sacré.


Padmasana, l'asana originel... du côté des dieux


À l'aube de la Création, le dieu Vishnu se reposait sur Ananta, le cobra aux mille têtes. Tous deux voguaient sur les eaux primordiales, un océan sans fond et sans limites. Le corps lové du serpent offrait au dieu une couche moelleuse, tandis que ses nombreuses têtes lui fournissait un toit protecteur. Depuis combien de temps ce reposaient-ils ainsi, avant que ne soit créé le temps ? Nul ne le sait précisément, mais à un moment donné, Vishnu se mit à rêver la Création.


Alors que le dieu pensait l'univers à venir, un lotus émergea doucement de son nombril. Sa tige s'élevait, souple et résistante, soutenant un bouton de lotus immaculé. Déployant un à un ses mille pétales, la fleur révéla en son centre un être à quatre visages. C'était Brahma, le dieu Créateur.







Chacune des têtes de Brahma étaient dirigée vers l'un des quatre points cardinaux, tandis que chacune de ces quatre bouches prononçaient un fragment du son primordial : A, U, M, et le silence.


Le premier son de la Création allait bientôt déclencher la transformation de l'Océan cosmique en l'Univers que nous connaissons aujourd'hui.


D'Aum naquirent les dieux, les astres, l'univers tout entier, les êtres animés et inanimés.


La portée symbolique de Padmasana


Dans la philosophie du yoga, le lotus représente la progression du yogi dans son cheminement spirituel. La graine de lotus plonge ses racines dans la boue, dans le lit d'une rivière ou d'un lac. Progressivement, le lotus s'épanouit à la recherche du soleil, déjoue les effets de réfraction des rayons dans l'eau, se fraie un chemin vers la surface. Une fois arrivé à la lumière du jour, il se tourne vers le soleil et déploie délicatement ses pétales en prenant garde à ce qu'aucun ne soit sali par l'eau environnante. Image de pureté, le lotus prend racine et s'épanouit partout, même dans les eaux les plus polluées. Issu de l'obscurité, il s'épanouit en pleine lumière.


La légende dit que si le yogi atteint Samadhi, état de supraconscience, dans cette posture, son corps reste stable et ne bascule ni vers l'avant ni vers l'arrière.


C'est par le bassin que le yogi s'enracine ; sa colonne vertébrale, représentant la tige du lotus, est à la fois souple et solide. Le sommet du crâne où l'on situe le chakra couronne, Sahasrana, lotus aux mille pétales, est pareil à une fleur à peine éclose ou largement ouverte. L'éclosion plus ou moins avancée du bouton de lotus symbolise alors la réalisation des possibilités contenues dans le germe initial, la réalisation des possibilités de l'Etre.


Qui, dans son chemin vers le yoga, ne voudrait pas atteindre la beauté du lotus ? Mais le pratiquant devra s'armer de patience. On ne fait pas pousser un lotus : on le regarde grandir.


Les difficultés de la posture du Lotus


Derrière cette posture qui semble assez simple, Padmasana est bien loin de l'assise en tailleur à laquelle elle est parfois assimilée.


La première difficulté de cette posture, c'est le fait qu'elle va monopoliser de nombreux muscles profonds.


La seconde, c'est le travail sur les articulations qui vont être intensément sollicitées.


La troisième, c'est sa tonicité au niveau du dos.


La quatrième, découle de la troisième, puisque, tenir l'alignement va demander un engagement de l'ensemble du corps, notamment de la ceinture abdominale.


La posture du Lotus ne consiste pas à forcer sur les genoux, ce qui sera douloureux à un moment ou un autre, mais elle repose sur la flexibilité des hanches.


Autant vous dire que, sur un tapis de yoga, la posture du Lotus est l'une des plus difficiles du hatha yoga, malgré son immobilité.


L'inertie peut demander un plus grand engagement qu'un flow rapide entre différents asanas (postures). (ceci dit... comme dans tout...)


Comment faire la posture du Lotus ?


Ce sera sans doute la description la plus courte des asanas, mais entre la théorie et la pratique...


  • S’assoir sur un endroit confortable comme un coussin ou un tapis de yoga ;

  • La jambe droite se plie ;

  • Le pied droit doit reposer sur la cuisse gauche ;

  • La jambe gauche va également se plier ;

  • Le pied gauche va venir se déposer délicatement sur la cuisse droite ;

  • Les genoux sont sensés toucher le sol.

  • Les deux mains peuvent être posées sur les genoux ou se positionner en mudra (yoga des doigts).


Vous devinerez assez vite que cette posture nécessite des adaptations pour nombreux d'entre nous qui n'avons pas vécu en Inde, et qui avons bénéficié dès notre enfance, du confort de nos chaises, fauteuils et sièges de voiture... Sans doute à tord pour notre corps qui souffre quotidiennement de notre sédentarité.


Quand réaliser Padmasana ?


La réponse attendue est évidemment pour la méditation puisque c'est la posture méditative depuis 8 000 ans.


Par contre, pour un débutant, c’est peut-être mieux de commencer pas à pas, toujours humblement, par une posture plus simple afin de se concentrer sur cette discipline à part entière qu'est la méditation.


Pour pratiquer Padmasana, les muscles et les articulations doivent être échauffés. On peut la pratiquer pour la relaxation mais aussi au début d'un cours de yoga, à partir du moment où votre corps n'est pas froid. On peut la tenir deux minutes, puis cinq, dix et plus tard pendant 30 minutes.


La posture du Lotus est idéale pour les exercices du pranayama (respiration) et renforcer leurs bienfaits.


Surtout, il faut arrêter lorsqu'une douleur arrive. Cela peut être articulaire, des crampes, le dos, les chevilles... Partez du principe que vous ne pourrez pas méditer si votre corps souffre.


Padmasana : soyez patients et utilisez des accessoires


Ce qui est difficile au début, va devenir plus simple, car le corps va apprendre à se positionner naturellement. C'est dans cet esprit-là que nous avons conçu des bancs de méditation et des coussins qui permettent, grâce à une légère inclinaison, de prendre naturellement l'alignement du dos. Ils sont d'une aide précieuse afin d'éviter les douleurs et les mauvaises postures. Les coussins de méditation permettent également d'avoir cette posture naturelle et l'alignement parfait. L'objectif de ces accessoires, c'est de permettre au plus grand nombre de méditer dans la posture la plus adaptée et agréable possible.


Padmasana, les bienfaits pour le corps


  • Les muscles profonds des abdominaux sont renforcés ;

  • Les articulations se renforcent au niveau des genoux et des chevilles ;

  • Les hanches gagnent en souplesse ;

  • Tonifie l'aine ;

  • Le système digestif est renforcé ;

  • Une meilleure respiration abdominale ;

  • La posture au quotidien s'améliore ;

  • Le système respiratoire gagne en efficience ;

  • L'alignement du bassin et de la colonne vertébrale s'améliore ;

  • Soulage les douleurs dorsales (si l'on pratique régulièrement et avec patience).

Les bienfaits  pour l'esprit


  • Apaise l’esprit ;

  • Réduit le stress et l’anxiété ;

  • Fludifie la circulation des énergies et du prana ;

  • Harmonise également le corps et l’esprit.


Rendez-vous sur votre tapis !

Sources :

Chin mudra yoga

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